Les vergers
A Idélès, nous pensons que les premiers jardins ont été mis en œuvre vers 1840, peut être avant.
C’étaient les caravaniers qui acheminaient des dattes de la région du Touat vers l’Aïr, qui un jour ont eu l’idée de proposer aux (affranchis) „Haratine“ de venir dans l’Ahaggar afin de cultiver les terres et qu’ils en recevraient une part de la récolte. Le projet premier était de faire des dattes et des céréales. Voilà toute une population noire qui arrive en Ahaggar avec outils et bagages, d’autres suivront plus tard, des blancs (les Kel-Ghezzi) tous de langue arabe et maitrisant le coran, les premières écoles coraniques verrons le jour. L’immigration continua longtemps encore, des personnes venant de Ouargla et du centre-ouest (du Gourara), tous ramèneront leur savoir. Le tout premier système d’irrigation était un puits pas très profond, environ trois mètres jusqu’à l’eau, c’était une „tanout“ (tout ce qui est petit est féminisé). Les grands que l’on creusait jusqu’à vingt, trente voir quarante mètres sont des „ounan » ou „anou“ au singulier.
La petite tanout était équipée d’un balancier (aghouded) afin de remonter l’eau dans un récipient, il faut dire que les parcelles à arroser n’étaient pas grandes, puis vint le temps des „foggaras“ ou „éfali, sing. Ifalan pl.“ en tamahaq. La foggara ou séguia sont des mots arabes venus avec les migrants. Ce système de drain d’irrigation vient du Touat et du Gourara, ce sont des drains qui coulent à une profondeur de deux ou trois mètres sous le sol, avec, pour les entretenir, des puits tout les cinq à six mètres, les tunnels n’ont que soixante dix à quatre vingt centimètres de hauteur, la personne qui entretient le drain reste courbée jusqu’au prochain puits. La foggara est la partie profonde avec sa multitude de puits, la séguia est la continuité à ras le sol et qui se termine dans un bassin d’accumulation. En tamahaq la foggara est appelée éfali et la séguia tagohamt.